Située dans le département du Tarn-et-Garonne, en région Occitanie, Montauban est une ville riche en histoire et en culture. Fondée en 1144 par le comte de Toulouse, elle est l’une des plus anciennes bastides du sud-ouest de la France. Aujourd’hui, Montauban est la préfecture du Tarn-et-Garonne et compte une population d’environ 60 000 habitants. De plus, cette ville dynamique et charmante est traversée par le Tarn, un affluent de la Garonne, ce qui lui confère un cadre naturel exceptionnel et agréable.
Visite et histoire de la cité d’Ingres
Sommaire:
Aux origines de la cité de Montauban
Montauban et le catharisme
Un âge d’or de Montauban
Montauban lors de la guerre de Cent Ans
Montauban à l’époque moderne
Montauban lors de la Révolution
Montauban à l’époque contemporaine
À la découverte de Montauban
Un peu d’histoire
Aux origines de la cité de Montauban
Montauban est fondée en octobre 1144 par Alphonse Jourdain, comte de Toulouse. La nouvelle bastide, considérée comme une des premières du genre s’inscrira dans un vaste mouvement d’implantation de ce type dans tout le Sud-Ouest. Un développement amplifié dans les faits par le traité de 1229 qui signe le démantèlement des structures fortifiées des villages disséminées un peu partout dans les campagnes. Ceux-ci portaient le nom de Castéras, Castelnau, etc. De ce fait, le pouvoir étatique s’en retrouvait renforcé au dépend des seigneurs locaux.
Cette nouvelle bastide porte le nom de Montalba, qui signifierait «mont des saules» ou «mont blanc». Ceci vraisemblablement pour faire ombrage à l’abbaye voisine de Montauriol, surnommée le «mont doré». De plus, la nouvelle cité est bâtie selon le schéma type des nouvelles bastides de l’époque. À savoir, avec un plan en damier aux bordures octogonales, où l’on retrouve au centre une place. Ainsi la place Nationale occupe toujours le cœur de la ville. In fine, ce lieu regroupait une part importante de des activités commerciales et culturelles des nouvelles bastides.
La place Nationale
L’Ancien Collège
Montauban et le catharisme
Lors de l’aventure cathare, la ville de Montauban et sa région adhèrent à la nouvelle religion. Par conviction, ainsi que pour maintenir l’allégeance faite aux comtes de Toulouse.
Un âge d’or de Montauban
Dans le XIIIe siècle, la nouvelle bastide croit rapidement et le négoce se développe. Ainsi, l’ancien évêque de Cahors Jacques Dueze, qui deviendra le pape Jean XXII fonde l’évêché de Montauban en 1317. En plus de rendre le secteur plus autonome, le but est également d’amoindrir l’influence de l’abbaye de Moissac. Durant cette période de prospérité durable, sont entrepris de grands travaux publics aux alentours de 1300. Ainsi l’emblématique église Saint-Jacques si typique du midi toulousain, faite en brique rouge et surmontée d’un cloché octogonal est achevée en 1280. De plus, le pont Vieux également si caractéristique de Montauban est édifié de 1304 à 1335. À l’origine, celui-ci était flanqué de deux tours, une à chaque extrémité ainsi qu’une chapelle en son centre.
L’église Saint-Jacques
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Le pont Vieux
Montauban lors de la guerre de Cent Ans
Cependant, la dynamique de la cité est mise à mal dès le début du XIVe siècle par la si connue guerre de Cent Ans. Celle-ci fait rage dans tout le Sud-Ouest. La cité sera même prise par les Anglais, qui l’occuperont quelques années. À la suite de quoi, le terrible Prince Noir, de ses titres prince de Galles nommé Édouard de Woodstock, sévira. Ce dernier fait construire un château aux abords immédiats du pont Vieux et du Tarn. D’ailleurs, les fondations, de grandes voûtes et des vestiges de cette époque sont visitables dans la salle du Prince Noir aux sous-sols du musée Ingres-Bourdelle. Les calamités ne s’arrêtent pas là, la grande épidémie de peste s’abat dans la région en 1348. De plus, il faut rajouter à cela l’impact important du petit Âge glaciaire qui met à mal les sociétés et les économies des cités de France.
Le retour de Montauban dans le giron français
Cela intervient en 1368, les seules traces de l’occupation anglaise sont celles des fondations de l’ancien château évoquées précédemment. Un peu plus tard, en 1472, le roi Louis XI renouvèle les privilèges de la cité par lettres patentes. Ceci suite au décès du duc de Guyenne, son frère et seigneur de la Guyenne dont Montauban fait partie.
Le musée Ingres Bourdelle
Montauban à l’époque moderne
La réforme protestante
Les habitants de Montauban épousent la foi protestante dès le début du XVIe siècle. Puis la cité devient un haut-lieu du protestantisme français tout comme La Rochelle. Par la suite, lors des guerres de religions, la cité est entièrement huguenote. Ainsi tous les consuls sont désormais protestants et ce culte devient public. En découlent de nombreuses tensions et incidents avec les catholiques, l’évêque est même chassé de la cité.
Lors de la première guerre en 1562, Montauban subit plusieurs tentatives de sièges auxquels la cité fait face. Il faudra attendre tout de même 1563 pour que les catholiques récupèrent leurs lieux de cultes.
Par la suite, le roi Charles IX entreprend un tour de France entre 1564 et 1566. À noter qu’Henri de Navarre, futur Henri IV fait partie du convoi royal. Lors de cet évènement, il est imposé à la ville de Montauban d’abattre ses fortifications et ce pour accueillir le roi. Malgré cela, le monarque est reçu avec la ferveur populaire.
Les principaux traités
Plusieurs temples seront édifiés puis démolis en quelques décennies. En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard de Coligny, octroie aux protestants quatre places fortes: La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire. Les fortifications de la ville sont à nouveau érigées. En 1598, l’édit de Nantes est édicté par le roi Henri IV. Celui-ci accorde aux protestants une certaine liberté de culte. De plus, cinquante et une « places de sûreté » principales sont reconnues par le pouvoir royal. Par conséquent, Nîmes, La Rochelle et Montauban sont les places majeures du protestantisme en France.
Montauban est assiégée
En 1621, Montauban subit le siège mené par le connétable de France, le duc de Luynes. Celui-ci assiège la cité avec un nombre important de pièces d’artillerie et ce durant 96 jours. Cependant la ville tient bon sous le commandement du consul Jacques Dupuy. C’est de cette époque que vient la légende et/ou défense héroïque que l’on nomme «Les quatre cents coups de Montauban». Toutefois l’église Saint-Jacques garde quelques stigmates de cet évènement à sa base et sur son cloché. Malheureusement, en 1629, la cité de La Rochelle tombe aux mains de l’armée royale et Montauban doit s’incliner à son tour le 20 août. L’armée royale prend alors possession de la cité. Ainsi le cardinal de Richelieu et le roi rentrent dans Montauban sous l’acclamation de la foule. Prudents, ils font raser les fortifications de la cité.
Puis intervient la révocation de l’édit de Nantes le 18 octobre 1685 par Le roi Louis XIV
Ainsi la région subit les dragonnades, c’est-à-dire l’entretient des régiments de dragons chez les habitants. Dès lors, certains protestants quittent le royaume de France. Néanmoins, en 1700 Montauban compte encore 30 000 habitants alors que Toulouse en comptabilise un peu moins de 50 000.
À la fin du XVIIe siècle le temple des Carmes, avec son église et couvent sont construits, leur achèvement complet intervient en 1717.
Puis un essor économique intervient durant le XVIIIe siècle dans la région, c’est alors que la cité de Montauban connait un de ses apogées. Notamment grâce au développement industriel que connait la cité et particulièrement celui des minoteries ainsi que de l’industrie du textile. Cette dernière compte déjà 15 000 ouvriers dès 1750, c’est dire l’importance de ce secteur.
En parallèle, l’Église et le pouvoir royal veulent asseoir le catholicisme dans la région de manière plus pérenne. Pour ce faire, une série d’édifices et d’institutions sont implantés dans l’ancienne cité protestante. Comme le nouveau palais épiscopal, qui est érigé sur les fondations de l’ancien château du Prince Noir, la nouvelle cathédrale, le collège jésuite (l’Office de tourisme) ou encore l’église Saint-Étienne de Sapiac.
Durant cette nouvelle période de prospérité, Montauban change encore. La cité se pare avec la construction d’hôtels particuliers, la Place Nationale prend alors son aspect actuel, le creusement du canal du Midi, avec le cours Foucault ou avec la construction du théâtre, aujourd’hui Olympe-de-Gouges. Lors de ces changements, les deux tours du pont Vieux sont rasées et un arc de triomphe en hommage au roi vient se placer à une de ses extrémités. On voit alors se développer de nouveaux quartiers tels que Villebourbon et Villenouvelle.
Muséum d’histoire naturelle Victor Brun
La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption
La Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Montauban est un monument remarquable situé au cœur de Montauban, France. Construite au début du XVIIIe siècle, elle remplace une structure précédente détruite. Ainsi, la cathédrale est un témoignage de l’histoire riche et du savoir-faire architectural de la région. Avec son mélange de styles classique et baroque, elle impressionne par sa façade et ses intérieurs somptueux. En plus de son architecture grandiose, elle joue un rôle crucial dans la vie religieuse et culturelle de Montauban. Une visite à cette cathédrale est une expérience enrichissante pour tous les amateurs d’histoire et d’architecture.
Le théâtre Olympe de Gouges
Montauban lors de la Révolution
La ville de Montauban reste rattachée à Cahors et au département du Lot en 1791. Le district de Montauban englobe également les villes et villages de Mirabel, Lafrançaise, Montpezat, Puylaroque, Caylus, Bruniquel, Nègrepelisse et Caussade. Puis en 1800, Montauban devient une sous-préfecture.
Par ailleurs, le palais épiscopal est durant cette période de changement confisqué par les révolutionnaires. La ville en fera plus tard l’acquisition et le transformera en hôtel de ville.
Montauban à l’époque contemporaine
Le premier maire de Montauban est M. Bernard Armand TEULIERES, de 1787 à 1788. Par ailleurs le maire emblématique de cette époque est le Baron Joseph Vialètes de Mortarieu, un bonapartiste élu le 25 octobre 1806, dont Ingres réalisera le portrait. Celui-ci sera à l’initiative de la création du département du Tarn-et-Garonne avec Montauban comme chef-lieu. Ce qui interviendra en 1808 par ordre de Napoléon lui-même et le sénatus-consulte (décret) du 4 novembre 1808. Malgré la superficie de la ville de Montauban qui est importante, celle du nouveau département demeure très modeste avec 3717 km2 et compte un peu moins de 240 000 habitants. Le département nouvellement créé a pour premier préfet Félix Le Peletier d’Aunay. Par la suite, Montauban arborera trois abeilles sur son blason dès 1809, devenant ainsi une « bonne ville » fidèle à Napoléon.
Montauban au XIXe siècle
Durant la première moitié du XIXe siècle, Montauban connait des difficultés économiques générées par la concurrence des Flandres, de l’Angleterre et du Nord-pas-de-Calais notamment dans la production textile. Puis pendant le Second Empire et la Belle Époque la cité d’Ingres connait un regain économique et culturel.
Montauban prend son aspect actuel
La ville se modernise avec le tracé de nouvelles artères comme le faubourg du Moustier ou celui de Lacapelle ainsi que l’apparition du chemin de fer et la première desserte de la ville en 1856. La gare de Villenouvelle entre en service en 1864, celle de Villebourbon accueille ses premiers voyageurs vingt ans plus tard en 1884.
Par ailleurs, le musée Ingres ouvre ses portes en 1851, il investira l’ensemble du palais épiscopal au fil du temps.
Les changements les plus marquants de la cité
Durant ces transformations, Villebourbon voit la construction de son église emblématique de Saint-Orens et Villenouvelle celle de Saint-Jean-Baptiste, toutes deux de style néogothique. Le pont des consuls est édifié en 1898 pour relier le quartier de Villenouvelle au centre historique, arrivant à la place Lefranc devant le théâtre, agrandie et modifiée à cette époque. Le château de Montauriol et son parc sont également bâtis durant cette période (aujourd’hui le siège du Conseil départemental) ainsi que le monument qui abrite aujourd’hui la Préfecture. En 1861, le joli jardin des plantes est créé. Villebourbon reste un pôle industriel de la ville avec les biscuiteries Poult qui arborent un style original ainsi que le moulin de Sapiacou ou l’entreprise «Glacière de la Palisses». Puis juste avant la Première Guerre mondiale, le pont neuf est construit, il est le second pont de la cité d’Ingres.
L’église Saint-Orens
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Lieux et monuments secondaires:
- Le château de Montauriol
- Préfecture de Montauban
- Chapelle de l’Immaculée-Conception
- Église Saint-Étienne de Sapiac
À la découverte de Montauban
Sur le plan culturel, Montauban offre un riche éventail de manifestations et festivités tout au long de l’année. Des événements tels que le festival de Jazz de Montauban, les expositions au musée Ingres Bourdelle, et les spectacles au théâtre Olympe de Gouges sont autant d’occasions de découvrir la vitalité culturelle de cette ville historique. Montauban est également célèbre pour son architecture caractéristique, notamment la place Nationale et le pont Vieux, qui sont des témoins de son passé prestigieux.
La ville de Montauban est un véritable trésor historique, offrant aux visiteurs une plongée dans le temps, un patrimoine architectural remarquable et une vie culturelle dynamique. Que vous soyez amateur d’histoire, d’art ou simplement curieux de découvrir de nouveaux horizons, Montauban saura vous séduire.
Lien utile: Site de l’Office de tourisme de Montauban
Bibliographie:
Histoire de Montauban d’Henri Le Bret, édité par A Montauban par Samuel Dubois, Imprimeur ordinaire du Roy, de Monseigneur l’illustrissime Evêque et de la ville, MONTAUBAN, 1668
Vivre en ville au temps des papes d’Avignon – Montauban (1317-1378) d’Emmanuel Moureau, La Louve Éditions, 2009
Huguenot Heartland : Montauban and Southern French Calvinism during the Wars of Religion of Philip Conner, Ashgate Publishing Limited, 2002
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