Découvrez l’épopée millénaire de l’abbaye Saint-Martin du Canigou

L’abbaye Saint-Martin du Canigou – AdobeStock

Sommaire:

  • Un joyau architectural niché au cœur des Pyrénées catalanes
  • Les origines de l’abbaye : une volonté comtale au service de la foi
  • Un rayonnement spirituel de l’abbaye Saint-Martin du Canigou contrasté
  • La déchéance et l’abandon révolutionnaire
  • La renaissance de l’abbaye Saint-Martin du Canigou au XXe siècle
  • L’abbaye Saint-Martin du Canigou aujourd’hui

Un joyau architectural niché au cœur des Pyrénées catalanes

Cloître de l’abbaye Saint-Martin du Canigou – AdobeStock

      Perchée à 1055 mètres d’altitude sur les contreforts occidentaux du majestueux massif du Canigou, l’abbaye Saint-Martin du Canigou est un véritable joyau architectural et spirituel. Ainsi, elle se situe dans le département des Pyrénées-Orientales. Par ailleurs, cette abbaye bénédictine est fondée au XIe siècle et a traversé les âges d’une histoire mouvementée. En effet, son passé oscille entre périodes de splendeur et de déchéance. Aujourd’hui restaurée et animée par la Communauté des Béatitudes, elle continue de fasciner les visiteurs par son charme authentique et son riche patrimoine.

Les origines de l’abbaye : une volonté comtale au service de la foi

La donation du comte Guifred II

      L’histoire de l’abbaye Saint-Martin du Canigou débute le 12 juin 1005 lorsque Guifred II fait don d’un alleu situé sur les pentes du Canigou à l’église Saint-Martin. Ce leg est conclu avec son épouse Guisla, de plus, Guifred II est comte de Cerdagne et arrière-petit-fils de Guifred le Velu. Puis, deux ans plus tard, le 14 juillet 1007, le couple comtal effectue une nouvelle donation, accompagnée d’une clause explicite. Celle-ci stipule d’ériger en ce lieu un monastère dédié au Seigneur Jésus-Christ, où des moines bénédictins serviraient Dieu dans la perpétuité.

La consécration de 1009
Cloître de l’abbaye Saint-Martin du Canigou – AdobeStock

      C’est ainsi qu’en novembre 1009, Oliba, frère de Guifred II et abbé de Saint-Michel de Cuxa, consacre les églises de l’abbaye naissante. Celles-ci sont dédiées à la Vierge Marie, à Saint Martin et à l’archange Saint Michel. D’ailleurs, un certain prêtre nommé Sclua, en étroite collaboration avec le comte Guifred, supervise la construction des bâtiments monastiques.

Un rayonnement spirituel de l’abbaye Saint-Martin du Canigou contrasté

L’acquisition des reliques de Saint Gaudéric

      Dès ses débuts, l’abbaye cherche à asseoir son rayonnement spirituel en acquérant des reliques de saints. Ainsi, c’est dans cette optique que, vers 1007, des hommes d’armes équipés par le comte Guifred se rendent à Toulouse pour s’emparer par la force des reliques de Saint Gaudéric, vénéré dans l’église Saint-Sernin.

Les vicissitudes du Moyen Âge
  • En 1114, Bernard-Guillaume de Cerdagne, comte, donne l’abbaye à Lagrasse, outrepassant les privilèges d’inaliénation accordés par le pape Sergius IV en 1011. S’ensuivent des années de conflits et de tractations avant que Saint-Martin ne recouvre son indépendance en 1159.
  • Au XIVe siècle, lors de la reprise du royaume de Majorque par Pierre IV d’Aragon, l’abbaye fortifiée est attaquée et pillée par Jacques III de Majorque, puis de nouveau par les Aragonais.
  • En 1428, un violent tremblement de terre endommage gravement les bâtiments et précipite le déclin de l’abbaye faute de moyens pour la reconstruire.

La déchéance et l’abandon révolutionnaire

      Au XVIIe siècle, la vie monastique à Saint-Martin devient de plus en plus précaire. Ainsi, le 4 septembre 1779, la petite communauté envisage la fermeture de l’abbaye, qui sera finalement dissoute le 7 décembre 1783. Puis, les reliques sont transférées à Perpignan, et les ossements du comte Guifred, inhumé sur place, sont déplacés avant d’être dispersés par les soldats en 1793.

La renaissance de l’abbaye Saint-Martin du Canigou au XXe siècle

L’abbaye Saint-Martin du Canigou – AdobeStock
L’élan restaurateur de Mgr de Carsalade du Pont

      Après plus d’un siècle d’abandon, l’abbaye n’est plus qu’un amas de ruines. Lorsque Mgr Jules de Carsalade du Pont, évêque de Perpignan surnommé « l’évêque du Canigou », lance en 1902 un vibrant appel à la restauration. Ainsi, le 11 novembre de la même année, une foule nombreuse l’accompagne pour reprendre officiellement possession des lieux.

Les travaux de Dom Bernard de Chabannes

      De 1952 à 1971, Dom Bernard de Chabannes, moine bénédictin, poursuit l’œuvre de restauration et rétablit la vie spirituelle au sein de l’abbaye. En effet, soutenu par la Fraternité des Amis de Saint-Martin du Canigou, il accueille chaleureusement les visiteurs dans la tradition bénédictine.  Ainsi est perpétuée la vocation séculaire du lieu.

L’abbaye Saint-Martin du Canigou aujourd’hui

Site de Saint-Martin du Canigou- AdobeStock
Une présence spirituelle assurée par la Communauté des Béatitudes

      Depuis 1988, la Communauté des Béatitudes, composée de laïcs, de clercs et de religieuses engagés dans un mouvement de foi, assure la pérennité de la vie spirituelle à l’abbaye. Ainsi, ses membres, au nombre de 17 en 2005, se relaient pour la prière et l’accueil des visiteurs.

Un haut lieu touristique et culturel

      Chaque année, des milliers de visiteurs (30 000 en 2005) arpentent le chemin escarpé menant à l’abbaye pour découvrir ce site exceptionnel au cours de visites guidées. Ils sont ainsi plongés dans l’ambiance apaisante de ce haut lieu de spiritualité, imprégné de siècles de prière et d’histoire.

Un lieu de ressourcement et de partage

      Au-delà des visites touristiques, l’abbaye Saint-Martin du Canigou accueille également ceux qui souhaitent se ressourcer quelques jours au sein de ce cadre unique. Ils peuvent ainsi partager avec la Communauté des Béatitudes des moments de prière, de vie fraternelle et de quiétude au cœur de ce joyau patrimonial niché dans les Pyrénées catalanes.


Lien utile: Site de l’abbaye St-Martin du Canigou


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Author: Edmond