L’Aude (11)

      L’Aude (11) se situe entre les départements de l’Hérault et du Tarn au nord, de la Haute-Garonne, de l’Ariège et enfin au sud les Pyrénées-Orientales. Par ailleurs, elle tient son nom du principal fleuve qui la traverse. De plus, sa position géographique est exceptionnelle, entre les métropoles régionales de Toulouse et de Montpellier à l’est. Elle profite également d’un climat méditerranéen doux, mais venteux. Afin de conclure, l’Aude est une terre riche qui bénéficie de la Méditerranée à l’est, de la Montagne Noire au nord et des Pyrénées au sud.


Carte et sites majeurs de l’Aude


Carte de l’Aude 11 – AdobeStock
Villes et villages :

Carcassonne,

Narbonne,

Fanjeaux,

Lagrasse,

Alet-les-Bains, Montolieu,

Caunes-Minervois,

Cucugnan,

Rennes le Château

Sites et monuments remarquables :

Abbaye Cistercienne de Villelongue,

Abbaye de Caunes-Minervois,

Abbaye de Saint-Hilaire,

Abbaye-cathédrale de Saint-Papoul,

Abbaye de Fontfroide,

Château d’Arques,

Abbaye d’Alet-les-Bains,

Château de Villerouge-Termenes,

Abbaye de Lagrasse

Châteaux cathares :

Les châteaux de Lastours,

Château de Puilaurens,

Château de Termes,

Château de Saissac,

Château de Peyrepertus,

Château d’Aguilar,

Château de Quéribus

Musée et sites archéologiques :

À Narbonne, Narbo Via, l’Horreum et Amphoralis,

Le Palais-Musée des Archevêques,

Site archéologique du Clos de la Lombarde,

Musée des Beaux-Arts de Carcassonne


Un peu d’histoire


      Nichée au cœur de l’Occitanie, la région de l’Aude fascine par son histoire riche et mouvementée. Celle-ci s’est façonnée par des millénaires de présence humaine. Ainsi, des premières traces préhistoriques aux vestiges médiévaux emblématiques, en passant par l’empreinte romaine et les bouleversements religieux, cette terre audoise nous invite à un voyage captivant à travers les âges.

Les premiers habitants des terres audoises

      Les plus anciens témoignages de la présence humaine dans l’Aude remontent à environ 1,5 million d’années avant notre ère. Ainsi, à Carcassonne, des outils taillés et des percuteurs découverts sur la butte de Grazailles attestent de l’activité de ces premiers occupants. Cependant, la découverte la plus remarquable reste celle du crâne de l’Homme de Tautavel, datant d’environ 450 000 ans avant J.-C., considéré comme le plus vieux crâne d’Europe. De plus, cette trouvaille majeure, réalisée par Henry de Lumley dans la commune voisine de Tautavel, suggère que ces ancêtres lointains sillonnaient probablement toute la région.

Les grottes et les mégalithes

      Entre 6000 et 1800 av. J.-C., les populations locales ont laissé d’autres traces de leur présence, notamment dans les grottes situées près de Gruissan et Port-la-Nouvelle. Cette période voit également l’émergence de monuments religieux tels que la sépulture mégalithique de Russol et les menhirs de Counozouls, Malves et Fournes-Cabardès, témoins de leurs croyances et de leur organisation sociale.

Les origines du territoire de l’Aude

L’âge des métaux

      À l’âge du bronze, la Montagne Noire devient un centre économique florissant grâce à l’extraction du minerai. De plus, les échanges avec le bassin méditerranéen se développent, marquant les prémices d’un commerce naissant. Cette dynamique s’amplifie à l’âge du fer. Ainsi, les relations commerciales s’étendent jusqu’en Italie, en Grèce et en Espagne.

Les Volques Tectosages

      À cette époque, le territoire de l’actuel département de l’Aude est occupé par la confédération celtique des Volques Tectosages. En effet, ce peuple, dont l’influence s’étend jusqu’à la vallée de la Garonne, a notamment fondé la ville de Toulouse. De plus, ils succèdent aux Élysiques avant l’arrivée des Romains, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire de la région.

L’empreinte romaine dans la région

      En 118 av. J.-C., les Romains, menés par le général-consul Domitius Ahenorbarbus, s’installent à Narbonne, sur l’oppidum de Montlaurès. Ainsi, cette cité devient rapidement la capitale de la province et un port marchand prospère. Elle bénéficie également d’une position stratégique au carrefour des voies Aquitania et Domitia. De plus, elle est à proximité de la Méditerranée et de l’embouchure de l’Aude.

L’essor de Carcassonne

      Quelques décennies plus tard, en 30 av. J.-C., Carcassonne devient à son tour une cité latine. Par ailleurs, elle est entourée de nombreuses exploitations agricoles céréalières. Puis, pendant près de deux siècles, le territoire de l’Aude connaît une période de paix et de prospérité économique remarquable.

L’agriculture, dominée par la culture du blé, favorise le développement de l’artisanat et du commerce. Notons également que les vignobles font leur apparition dans la région audoise, le vin local est commercialisé dans tout le pays latin. Par ailleurs, les gisements de minerai de la Montagne Noire connaissent une activité intense.

Le déclin de l’Empire romain

      Malheureusement, cette période faste prend fin avec le déclin de l’Empire romain à partir de l’an 250. La région subit alors des invasions successives, marquant le début d’une nouvelle ère de troubles et de conflits.

L’Aude au Moyen Âge

Les occupations successives de l’Aude

      En 435, les Wisigoths envahissent le pays audois, ils profitent de l’absence du sénateur romain Flavius Aétius. Celui-ci est alors occupé à réprimer les bagaudes, ces brigands de la Gaule. Puis, en 507, Clovis remporte la bataille de Vouillé, ce qui lui permet de conquérir Toulouse et l’Aquitaine. Cependant, il ne parvient pas à reprendre le territoire de l’Aude, qui reste aux mains des Wisigoths grâce à l’intervention du roi des Ostrogoths.

La région fait alors partie de la Septimanie, une entité composée de sept évêchés établis par les rois wisigoths : Elne, Agde, Narbonne, Lodève, Béziers, Maguelonne et Nîmes. Ainsi, cette Septimanie englobe l’Aude ainsi que l’ancienne région Languedoc-Roussillon.

Les tentatives d’invasion

      Au VIIIe siècle, le roi des Burgondes tente à trois reprises, entre 585 et 588, de récupérer le pays carcassonnais, sans succès. En revanche, les Arabes envahissent la région en 716, avant d’en être chassés par le duc d’Aquitaine, Eudes. Puis, en 759, les Carolingiens soumettent Narbonne et Carcassonne jusqu’en 762.

La mise en place des comtés

      En 817, Louis le Débonnaire détache le Carcassès et le Razès de la Septimanie pour les rattacher au comté de Toulouse et au royaume d’Aquitaine. Ainsi, le premier comte de Carcassonne, Oliba, issu de la famille des comtes de Barcelone, est alors nommé en 819. Le Razès, quant à lui, constitue un autre comté formé par un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins. Il y avait en effet transféré son siège épiscopal, conférant ainsi à cette petite région les honneurs du titre féodal. Narbonne forme un troisième comté.

Ainsi, au IXe siècle, le territoire de l’actuel département de l’Aude se compose de trois comtés distincts: le comté de Carcassonne, le comté du Razès et le comté de Narbonne. En 880, le comté du Razès est uni à celui de Carcassonne par un mariage, et ils ne seront plus séparés par la suite.

Le développement monastique

      Durant l’époque carolingienne, de nombreuses abbayes sont érigées dans la région, telles que celles de Lagrasse, Saint-Papoul, Saint-Hilaire, Saint-Polycarpe, Villelongue et Montolieu. On assiste alors au développement de nombreuses paroisses et à la mise en place d’un pouvoir ecclésiastique grandissant.

Progressivement, les seigneuries locales s’implantent dans le département de l’Aude, tandis que l’influence carolingienne s’estompe. En 904, le comté de Carcassonne est détenu par le comte Arnaud, qui partage ses États entre ses trois fils. L’aîné, Roger Ier, devient comte de Carcassonne et aura à son tour trois fils, dont le second, Bernard-Roger de Foix, sera le premier comte de Foix. À la mort de Roger III en 1067 sans descendance, sa sœur Ermengarde hérite du comté. Elle s’empresse alors de se placer sous la protection du vicomte d’Albi et de Nîmes, Raymond-Bernard Trencavel, qu’elle épouse, et du comte de Barcelone, à qui elle vend la suzeraineté du comté de Carcassonne et du Razès.

Le catharisme et la croisade des Albigeois

      Au XIIIe siècle, la région connaît l’essor du catharisme, un mouvement religieux rapidement considéré comme hérétique par l’Église catholique. Ainsi, face à son implantation profonde dans les comtés de Carcassonne et de Toulouse, le pape Innocent III lance en 1209 la croisade contre les Albigeois.

Les barons du nord s’unissent pour former l’armée des chevaliers croisés, placée sous le commandement de Simon de Montfort. Tandis que le comte de Toulouse Raymond VI reçoit l’absolution, le comte de Carcassonne, Raimond-Roger Trencavel, affronte seul cette armée. Carcassonne devient alors un refuge pour de nombreux cathares.

Cependant, la cité tombe aux mains des croisés le 15 août 1209, peu après la prise de Béziers. Raimond-Roger Trencavel est condamné à l’emprisonnement pour trahison, et les cathares se réfugient dans les châteaux dits « cathares », tels que Quéribus, Peyrepertuse, Lastours et Puilaurens.

La reconquête occitane

      En 1218, les seigneurs occitans tentent de reconquérir leurs terres, mais Simon de Montfort trouve la mort lors du siège de Toulouse le 25 juin de la même année. Son fils, Arnaud Amaury, prend alors le contrôle de l’armée des croisés. Malgré quelques sursauts occitans, les cathares subissent une persécution implacable, scellée par le traité de Meaux en 1229 et l’inquisition instaurée en 1233. Les derniers bastions, le château de Montségur et celui de Quéribus, tombent respectivement en 1244 et 1255.

En 1258, le Languedoc passe aux mains des Capétiens, et la défense de la frontière sud s’organise face au roi Jacques Ier d’Aragon. Les anciennes forteresses cathares de l’Aude servent alors de postes avancés. L’inquisition fait trembler les Audois jusqu’en 1320, avec une répression, une terreur et une délation intenses. Le 24 août 1321, le dernier parfait cathare, Guilhem Bélibaste, est brûlé vif à Villerouge-Termenès.

L’Aude à l’époque moderne

La crise protestante et l’essor économique

      En 1561, des troubles religieux éclatent à Carcassonne sous la forme d’une crise protestante. Le duc Henri Ier de Montmorency, gouverneur du Languedoc, rejoint les réformés en 1574. Du côté catholique, le duc Anne de Joyeuse prend la tête de la ligue catholique. Henri II de Montmorency est défait lors de la bataille de Castelnaudary en septembre 1632 par les troupes royales, puis condamné à mort et exécuté à Toulouse.

Le traité des Pyrénées de 1659 repousse la frontière à la ligne de crête des Pyrénées, entraînant l’abandon des forteresses royales de l’Aude. La fin du conflit avec l’Espagne permet alors un essor économique de la région.

Le canal du Midi

      Au XVIIe siècle, sous l’autorité de Colbert, Pierre-Paul Riquet entreprend la construction du canal royal de Languedoc, aujourd’hui connu sous le nom de canal du Midi. Cette voie navigable majeure, traversant l’Aude d’est en ouest, relie la Méditerranée à Toulouse et facilite considérablement le transport des marchandises.

Grâce à cette nouvelle artère commerciale, l’économie textile, minière, céréalière et vinicole de la région connaît un essor remarquable. Jusqu’à la Révolution française, les pays audois s’enrichissent et prospèrent.

L’Aude à l’époque contemporaine

La création du département de l’Aude

      Le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, le département de l’Aude est créé à partir d’une partie de l’ancienne province du Languedoc. Les députés des trois sénéchaussées de Carcassonne, Limoux et Castelnaudary, sans distinction d’ordre, réclament des changements.

La majorité des sociétés populaires formées dans les communes se rallient au Club des Jacobins, de préférence au Club des Cordeliers. Le 29 janvier 1790, le département de l’Aude est officiellement institué.

Les divisions administratives sont modifiées par la loi du 28 pluviôse an VIII, qui crée quatre arrondissements (ramenés à trois en 1926 par Raymond Poincaré) et ramène le nombre de cantons de 45 à 31.

Entre 1791 et 1793, les six districts (Castelnaudary, Carcassonne, Narbonne, Lagrasse, Limoux et Quillan) du département de l’Aude fournissent neuf bataillons de volontaires nationaux.

Le XXe siècle dans l’Aude

      Au XXe siècle, l’Aude connaît une forte production viticole, tandis que les céréales du Lauragais rencontrent d’importantes difficultés. Cependant, le département subit les effets de la surproduction et de la mévente du vin. En 1907, sous l’impulsion de Marcelin Albert et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul, la crise viticole se transforme en révolte des vignerons. Cette situation conduit à la création de nombreuses caves coopératives audoises à partir de 1909.

L’Aude en quelques mots

      Des premiers occupants préhistoriques aux événements marquants du XXe siècle, le département de l’Aude a été le théâtre d’une histoire riche et tumultueuse. Chaque pierre, chaque vestige raconte une partie de cette épopée fascinante, invitant les visiteurs à explorer ce territoire unique et à découvrir ses trésors cachés.


Lien utile: Aude tourisme



Articles de l’Aude

Ajouts récents:
Carte interactive des sites remarquables de la région Occitanie: