Le Gard (30)


Découvrir le Gard : une odyssée au cœur de l’histoire occitane


      Niché au carrefour de la Provence, du Languedoc, des Cévennes et de la Camargue, le département du Gard constitue un véritable trésor historique et culturel. Bordant la Méditerranée, cette région offre un voyage fascinant à travers les âges. En effet, des vestiges préhistoriques aux richesses architecturales romaines en passant par les témoignages poignants des guerres de religion, ce département a beaucoup à offrir.


Cartes et sites majeurs du Gard


Carte du Gard 30 – AdobeStock
Villes:

Nîmes,

Uzès,

Beaucaire,

Aigues-Mortes,

et Bagnols-sur-Cèze

Bourgs et villages de caractères:

Lussan,

La Roque-sur-Cèze,

Montclus,

Aiguèze,

Aumessas,

Barjac,

Dourbies,

Sauve,

Sommières

et Vézénobres

Châteaux:

Tours et remparts d’Aigues-Mortes,

Château de Portes,

Le château de Tornac,

Château de Sommières,

Ruines du château d’Allègre,

Château de Villevieille,

Château d’Aujac,

Castellas de Saint-Victor-la-Coste,

Château de Madières,

Château de Montalet,

et Le fort de Saint-Laurent-La-Vernède

Abbayes et couvents:

L’abbaye de Saint-Roman

Autres sites remarquables:

Le Pont du Gard,

Le musée du Pont du Gard,

La Bambouseraie en Cévennes,

et le musée de la Romanité


Un peu d’histoire


Préhistoire: les premiers pas de l’humanité

      Les origines du Gard remontent à la nuit des temps, comme en témoignent les restes fossiles et les outils en silex découverts près du légendaire Pont du Gard. Dès 30 000 avant J.-C., des tribus de chasseurs-cueilleurs nomades sillonnent ces terres, laissant derrière elles des habitats rudimentaires.

L’aube de la sédentarisation

      Vers 7000 av. J.-C., les premiers agriculteurs sédentaires s’installent dans la région, inaugurant une nouvelle ère. Ainsi, la transhumance, pratique ancestrale qui consiste à déplacer les troupeaux en fonction des saisons, prit naissance, traçant les premières « drailles », ces pistes encore empruntées par les ovins aujourd’hui.

L’émergence des mégalithes

      Cette période voit également l’avènement de la civilisation mégalithique, dont les vestiges impressionnants parsèment le département. Ainsi, dolmens, menhirs et cromlechs témoignent de l’ingéniosité de ces bâtisseurs primitifs, érigés près de villages troglodytes qui abritent les premiers occupants sédentaires.

L’ère celtique: les Volques Arécomiques

      Aux alentours de 200 av. J.-C., les Volques Arécomiques, un peuple celte, s’implantent durablement dans la région. En effet, autour d’une source sacrée qu’ils divinisent, ils édifient un sanctuaire connu sous le nom de Nemausus, l’ancêtre de la ville de Nîmes. Ainsi, leur territoire s’étend sur l’ensemble du Gard actuel.

La soumission à Rome

      En 121 av. J.-C., sous l’influence de la cité grecque de Massilia (Marseille), les Volques se soumettent volontairement à Rome. En échange, les Romains leur permettent de conserver leurs lois, leur religion et leurs coutumes.

Cette soumission marque le début d’une ère de prospérité pour la région. En effet, le général romain Cnaeus Domitius Ahenobarbus ordonne la construction de la fameuse Via Domitia. Une route militaire stratégique qui relie le nord de l’Italie à l’Espagne, en 118 av. J.-C. Par la suite, les Romains érigent d’imposants ouvrages, dont le majestueux Pont du Gard, un aqueduc alimentant Nîmes en eau, ainsi qu’une enceinte fortifiée de 6 km entourant la ville.

L’apogée romaine: une empreinte durable

      Le IIe siècle marque l’apogée de la domination romaine dans le Gard. En effet, on estime que Nîmes compte alors 25 000 habitants, un chiffre considérable pour l’époque. De plus, l’architecture romaine laisse une empreinte durable dans la région, avec ses monuments emblématiques témoignant de la grandeur de cette civilisation.

L’ère des invasions barbares

      Cependant, cette période faste ne dure pas, ainsi, en 407, les invasions barbares reprennent. D’abord avec les Vandales, suivis des Wisigoths qui mettent fin à la prospérité romaine au Ve siècle. Ensuite, en 752, Nîmes est envahie par les Sarrasins, poussant les Goths à se placer sous la protection des Francs en leur remettant la ville.

Le Moyen Âge: l’essor monastique

      Dès le Xe siècle, la région accueille de nombreux ordres monastiques venus du Gévaudan, de Montpellier et même d’Espagne. Ainsi, l’abbaye troglodyte de Saint-Roman, dont l’occupation remonte à une époque plus ancienne, date de cette période. De plus, les prieurés se multiplient, donnant naissance à des hameaux et des villages, ce qui favorise le développement de la culture du châtaignier.

L’intégration au royaume de France

      En 1229, le Languedoc, dont fait partie le Gard, est rattaché à la couronne de France. En effet, onze ans plus tard, en 1240, le roi Saint-Louis lance la création d’Aigues-Mortes, ville fortifiée d’où il s’embarque en 1248 pour la 7e croisade, puis en 1270 pour la 8e.

La Renaissance: l’essor du protestantisme

      Au XVIe siècle, Uzès devient l’un des principaux bastions protestants de France, se hissant au rang de cinquième ville réformée du pays. Puis, en 1632, le duc d’Uzès obtient le titre de premier duc de France, ce qui témoignage de l’importance de cette cité à l’époque.

Les guerres de religion

      Cependant, les tensions religieuses s’intensifient. Ainsi, en 1629, la Paix d’Alès reconnait aux protestants la liberté de culte, mais cette trêve est de courte durée. Ainsi en 1685, Louis XIV révoque l’Édit de Nantes, ce qui contraint les réformés à se convertir ou à s’exiler. De plus, de nombreux temples sont détruits dans la région.

Le soulèvement des Camisards

      Les années 1702 à 1710 sont marquées par le soulèvement des Camisards. Un mouvement de paysans et d’artisans protestants qui secoue le Gard. Ainsi, cette « Guerre des Cévennes » mobilise deux maréchaux de France et 25 000 soldats. Ces évènements plongent le pays dans le chaos et la violence pendant les deux premières années.

Les persécutions contre les protestants ne cessent qu’en 1787, avec l’Édit de Tolérance accordé par Louis XVI à Versailles.

L’essor de la soie

      Au XVIIIe siècle, après un hiver dévastateur en 1709, les mûriers remplacent les châtaigniers et les oliviers décimés par le gel. Puis, les magnaneries et les filatures de soie prolifèrent, propulsant l’industrie de la soie vers son apogée en 1752. Par ailleurs, cette activité fait la fortune de Nîmes, devenue un centre majeur du tissage et de la bonneterie.

Diversification économique

      Aux XIXe et XXe siècles, Nîmes diversifie son économie en s’orientant vers la culture de la vigne. Celle-ci est facilitée par le développement du chemin de fer qui permet également l’exportation de la toile de coton. Cette production, travaillée par Levi-Strauss et Jacob Davis aux États-Unis, donne naissance au célèbre jean que nous connaissons aujourd’hui.

À Alès, la Compagnie des Mines, Fonderies et Forges d’Alès est créée en 1830. Celle-ci stimule la production charbonnière qui atteint deux millions de tonnes en 1912. Puis, en 1947, on dénombre 20 000 mineurs dans le bassin d’Alès, venus de toute l’Europe.

Luttes sociales et Résistance

      Le Gard est le théâtre de nombreux combats syndicaux dès la fin du XIXe siècle. Plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs cellules résistantes occupent le maquis des Cévennes pour lutter contre l’occupant nazi.

Le déclin des industries traditionnelles

      Malheureusement, l’industrie de la soie connait un lent déclin, miné par la pébrine (maladie du ver à soie), l’ouverture du canal de Suez et l’avènement des matières synthétiques. Ainsi, en 1965, la dernière filature ferme ses portes à Saint-Jean-du-Gard.

De même, la concurrence fait baisser le prix du charbon, ce qui entraîne la fermeture progressive des mines. Ainsi, la mine des Oules, la dernière du bassin d’Alès, ferme en 1988.

Renaissance patrimoniale

      En 2011, le parc national des Cévennes est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, marquant un tournant décisif pour la région. Désormais, le Gard se tourne vers la valorisation de ses divers patrimoines. Ainsi, il offre aux visiteurs une expérience unique au cœur de l’histoire occitane.

Le Gard en quelques mots…

      De la Maison Carrée, ce joyau architectural romain niché au cœur de Nîmes, aux sentiers de randonnée serpentant à travers les paysages cévenols, le département regorge de trésors à découvrir. En effet, les amateurs d’histoire se délecteront des vestiges romains, tandis que les amoureux de la nature seront séduits par la beauté sauvage des Cévennes.

N’oubliez pas de déguster les spécialités locales, comme les délicieux vins des Costières de Nîmes ou les olives de Vauvert, témoins de la riche tradition agricole de la région.

Que vous soyez un passionné d’histoire, un amoureux de la nature ou simplement un curieux en quête de nouvelles découvertes, le département du Gard saura vous séduire par sa riche histoire et ses paysages époustouflants. Préparez vous à vivre une odyssée inoubliable au cœur de l’Occitanie!


Lien utile: Gard Tourisme



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