Villefranche-de-Rouergue, visite et histoire
Durant l’Antiquité, la zone de la ville était un site d’exploitation et de traitement de minerai. C’est cependant en 1099 que Raymond IV de Saint-Gilles fonde les bases de la nouvelle ville de Villefranche-de-Rouergue.
Lorsque le comté de Toulouse rentre dans le giron des capétiens par le mariage d’Alphonse de Poitiers avec Jeanne de Toulouse. Ce dernier estime Najac alors chef-lieu du Rouergue trop fidèle aux nobles toulousains. Dès lors Alphonse de Poitiers fonde Villefranche-de-Rouergue en 1252. Et pour favoriser cette nouvelle cité, la cité bénéficie de privilèges fiscaux pour en accentuer le développement. Le nom de la ville de Villefranche-de-Rouergue provient d’ailleurs de ces anciens privilèges.
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La collégiale Notre-Dame
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Villefranche-de-Rouergue, un peu d’histoire
La cité au Moyen-Âge:
La ville sera donc créée de toutes pièces, le plan et l’installation sont élaborés par le sénéchal du Rouergue, Jean des Arcis. Il s’inspire traditionnellement d’un plan en damier, déjà utilisé depuis la Rome antique. Celui-ci est couramment choisit pour bâtir les bastides au Moyen-Âge. Ce type de plan quadrillé voit toutes les rues se couper en angles droits. Avec au centre une grande place bordée d’arcades, épicentre religieux et commerçant, de nos jours la Place Notre Dame. Ainsi la première pierre de la Collégiale Notre-Dame fut posée en 1252. Néanmoins, sa construction s’étala sur 3 siècles. On peut remarquer les proportions massives de la base de la Collégiale. Qui révèle les ambitions des Villefranchois de surpasser la hauteur de la cathédrale de Rodez. Les aléas des guerres et le manque de financements bloqueront la construction. Cependant la toiture sera seulement posée en 1585.
Villefranche-de-Rouergue est conforté dans son statut de place d’échange et de négoce…
avec en 1256, par la promulgation d’une charte des coutumes d’Alphonse de Poitiers et du roi louis IX. De riches marchands continuent de s’établir dans la ville, également fréquentée par les nobles.
Dès 1290, un couvent de Cordeliers est mentionné. La construction du Pont des Consuls ou Vieux-Pont remonte au XIVe siècle, elle fût initiée par le roi Philippe le Bel. L’acte de construction conservé dans les archives de l’hôtel de ville. Celui-ci est daté de l’an 1321 fait mention de son coût, qui s’élevait alors à 200 livres. Le pont aurait été construit rapidement car des sources atteste déjà de sa présence en 1331. À l’origine, le pont était doté de deux tours, une sur chaque pile. La ville continue de se développer et d’être aménagée, en 1336. Il est installé alors la fontaine publique du Griffoul sur la place de la Fontaine. Plus tard, en 1347, la ville se dote de remparts.
La grande Peste sévit dans la région en 1348-1349. On fait construire à la hâte l’hôpital Saint-Martial à côté de la collégiale pour soigner les malades. Environ 3 000 personnes meurent, la construction de la collégiale et des remparts est contrariée par les affres de l’épidémie, elle est donc interrompue.
En 1356, au début de la guerre de Cent Ans, les consuls se plaignent des dépenses mal venues et inappropriées en vêtements luxueux. Ainsi que d’autres griefs du même ordre reprochés aux bourgeois de la ville. Et ce, alors que la guerre gronde.
En mai 1369, les principaux privilèges de Villefranche sont maintenus…
…par des lettres du duc d’Anjou, puis confirmés par Charles V le 21 juin 1370. Par ces lettres, le siège du sénéchal, chef-lieu du Rouergue, du juge-mage et du trésorier sont fixés à Villefranche. Puis, au mois de décembre 1371 y on était créé un atelier monétaire royal, qui existera jusqu’en 1567.
Les vitraux de la collégiale Notre-Dame seront offerts par Charles VII lors de sa venue dans la ville. Suite à la donation testamentaire d’un riche marchand de Villefranche, sera construit la Chartreuse Saint-Sauveur. Dont la construction débutera en 1452, et dès 1458, les moines s’y installèrent. Cependant sa construction s’étalera jusqu’en 1528. En 1455 la chapelle Saint-Jacques est élevée, la ville étant une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle partant du Puy-en-Velay. Un hôpital est construit pour accueillir les pèlerins et une confrérie se crée en 1493 pour s’occuper de ces lieux.
R.D
Chartreuse Saint-Sauveur
Musée municipal Urbain Cabrol
Villefranche-de-Rouergue à l’époque moderne
Les Augustins s’installent à Villefranche en 1487 ainsi la chapelle est construite en 1520. Il y eut aussi un collège où ils dispensèrent leur enseignement; toutefois ces bâtiments furent détruits au début du XIXe siècle.
En 1497, l’incendie des bâtiments place Notre-Dame va entraîner la reconstruction des maisons autour de la place.
La chapelle Notre-Dame-de-Treize-Pierres est construite en 1510 près du lieu du miracle des treize pierres sous l’épiscopat de François d’Estaing. C’est d’abord une chapelle, construite par les consuls de la ville, dédiée à Notre-Dame-de-Pitié qui fut invoquée contre les calamités. La fin des guerres de religion, la Contre-Réforme et la fin du concile de Trente va entraîner le développement des confréries de Pénitents.
En 1609 la confrérie des Pénitents Bleus de Saint-Jérôme est fondée en l’honneur du «Très Saint Sacrement de l’autel» ainsi que, trente-deux jours plus tard, celle des Pénitents Noirs de la Sainte-Croix. La chapelle Notre-Dame-de-Treize-Pierres est agrandie en 1629. Raymond Bonal, chanoine de Villefranche, y fonde le premier séminaire du Rouergue qui est reconnu officiellement par l’évêque de Rodez, Charles de Noailles, en 1648. Il est à l’origine de la création d’une société de prêtres qui va gérer jusqu’à douze séminaires. La peste sévit de nouveau en 1628 et élimine un tiers de la population.
En 1643, la jacquerie des Croquants amène environ 10 000 paysans révoltés aux portes de Villefranche.
Les deux tours du Pont des Consuls furent démolies en 1730. Le 22 décembre 1775 un très important séisme entraîne la destruction de plus de 600 habitations. Malgré tout, Villefranche atteint son apogée en 1779 lorsqu’elle devient capitale de la nouvelle province de Haute-Guyenne et le reste jusqu’en 1790. Une position qui lui vaudra prospérité économique et consécration intellectuelle. Quatre promenades sont aménagées. Il y a alors 17 lieux de culte. À la veille de la Révolution, la ville compte 10 024 habitants, il y a 6 070 habitants à Millau, 5 605 habitants à Saint-Antonin-Noble-Val et 5 592 habitants à Rodez.
Villefranche-de-Rouergue à l’époque contemporaine
À la Révolution, Villefranche perd son statut de capitale au profit de Rodez, préfecture du nouveau département de l’Aveyron. Elle devient chef-lieu du district de Villefranche-de-Rouergue. Le couvent des Cordeliers est détruit pendant cette même période, ainsi que la tour de garde de la porte de la ville qui servait aussi de prison et se trouvait à l’extrémité du Pont des Consuls.
L’Institut de la Sainte-Famille est fondé le 3 mai 1816 par mère Émilie de Rodat. Le palais de justice est construit en 1861; il est occupé de nos jours par l’Hôtel de ville. À côté du bâtiment est érigé un monument en l’honneur des combattants français morts pendant la guerre de 1870; il est l’œuvre du sculpteur Aristide Croisy. Les statues figurent trois personnages, un officier et deux soldats, répliques de ceux du monument élevé au Mans en 1885 à la mémoire du général Chanzy et de la deuxième armée de la Loire. Le collège municipal de la Douve, à côté de l’église Saint-Joseph, est établi en 1885; puis, en 1887, la ville se dote d’un théâtre.